Projections-débats en présence d'invités

Le festival de films documentaires Fenêtres sur le Japon est né d’un constat : il existe entre sciences sociales et films documentaires une série de liens et de croisements. Les deux proposent en effet un regard sur le monde social à partir d’un « travail de terrain ».

Ce festival bisannuel, dont la première édition s’est tenue en décembre 2021, se veut une contribution au dialogue persistant entre ces deux mondes à partir d’un point d’ancrage : le Japon. Il est organisé avec le soutien de trois laboratoires de recherche parisiens (CRJ, IFRAE, CRCAO) par Dimitri Ianni, programmateur et spécialiste du cinéma japonais contemporain et Nicolas Pinet, sociologue.

À l’occasion de ce rendez-vous, nous présentons les deux films primés lors de la première édition : Une fourmi contre-attaque de TSUCHIYA Tokachi et Écouter le ciel de KOMORI Haruka. En clôture de cette reprise, sera projeté Mon troupeau irradié de MATSUBARA Tamotsu, documentaire qui fait partie du cycle de projections-débats Fenêtres sur le Japon 2022-2023.

Ce cycle de projections-débats est organisé avec le soutien de la Cinémathèque du Documentaire. 

Vendredi 22 septembre 19h : Une fourmi contre-attaque de Tsuchiya Tokachi

Selon les chiffres officiels, au Japon, entre 2006 et 2017, 5 233 personnes ont été victimes de karōshi, mot désignant la mort par surmenage. Nishimura, jeune chef des ventes d’une entreprise de déménagement travaille sans compter, jusqu’à dix-neuf heures par jour. Épuisé, il provoque un accident de la route avec son véhicule de fonction et se voit contraint de signer une reconnaissance de dette abusive envers son employeur. Pour protester contre ces pratiques illégales, il décide de rejoindre un syndicat. C’est alors que ses ennuis commencent. Il est bientôt rétrogradé, jusqu’à se retrouver en charge de la déchiqueteuse de documents. Plongée au cœur de la vie d’un employé durant trois ans, Une fourmi contre-attaque constitue une mise à nu brutale des abus d’un capitalisme toujours plus répressif. Le documentaire ouvre aussi un horizon d’espérance en filmant les actions collectives pour la défense des droits et de la dignité des travailleurs.
 

La séance sera suivie d’un échange avec Charlotte Lamotte, anthropologue et spécialiste du Japon, enseignante à l’université de Grenoble-Alpes, et Dimitri Ianni, programmateur et spécialiste du cinéma japonais contemporain.

Samedi 23 septembre 19h : Écouter le ciel de Komori Haruka

La vie d’ABE Hiromi, habitante de la commune de Rikuzentakata dévastée par les eaux a été bouleversée par le tsunami qui a frappé la côte est du Japon le 11 mars 2011. Après la catastrophe, de nombreuses stations de radio locales voient le jour afin de fournir un soutien psychologique et des informations sur la reconstruction aux populations locales. Dès la création de Rikuzentakata saigai FM, ABE Hiromi s’investit comme animatrice radio, recueillant la parole des sinistrés durant plus de trois ans et demi. La caméra de KOMORI Haruka la suit avec une grande délicatesse. Film sur la parole, la transmission de la mémoire collective et le besoin de sociabilité, Écouter le ciel ajoute à l’édifice mémoriel des rescapés une pierre indispensable face à l’oubli et à la transformation du paysage qui, à mesure de l’avancement des travaux monumentaux d’élévation du sol, érode les mémoires.

La séance sera suivie d’un échange avec Charlotte Lamotte, anthropologue et spécialiste du Japon, enseignante à l’université de Grenoble-Alpes, et Dimitri Ianni, programmateur et spécialiste du cinéma japonais contemporain.

Dimanche 24 septembre 16h30 : Mon troupeau irradié de Matsubara Tamotsu

Un mois après l’accident nucléaire, une zone d’un rayon de 20 km autour de la centrale nucléaire de Fukushima Dai-ichi a été désignée zone de vigilance. Deux mois plus tard, le gouvernement japonais a notifié à la préfecture de Fukushima l’ordre d’abattre tout le bétail dans la zone en vue d’empêcher la commercialisation de la viande contaminée par la radioactivité. Les agriculteurs, eux-mêmes évacués par ordre des autorités, n’avaient pas d’autre choix que d’obéir à la politique nationale. Cependant, certains éleveurs de bovins ont refusé d’accepter la situation et continuent à faire vivre des vaches, quitte à s’exposer eux-mêmes à la radioactivité. Un agriculteur vit toujours dans une zone interdite, un autre se rend à sa ferme tous les deux jours en parcourant 60 km depuis le logement temporaire situé à Nihonmatsu… Une équipe formée de chercheurs issus de plusieurs universités a également commencé à surveiller les problèmes sanitaires chez les vaches exposées. Le thème de l’étude est l’exposition aux faibles doses d’un grand animal, thème inédit dans le monde entier. Mais les agriculteurs refusant l’abattage des vaches sont devenus une entrave aux yeux du gouvernement. Peu à peu, les difficultés s’accumulant, certains fermiers abandonnent leur lutte. D’autres s’évertuent à faire vivre des vaches dans des territoires contaminés, alors que ce bétail n’a plus de valeur économique. Avertissement : ce film contient des images de carcasses d’animaux qui peuvent choquer certaines personnes. Il s’agit d’une réalité, mais le film est déconseillé aux enfants.

La séance sera suivie d’un échange avec Kurumi Sugita, anthropologue chercheuse retraitée du CNRS et Sonia Marmottant, de l’association Nos Voisins lointains 3.11.

Des extraits de films tournés par John Kinsmen au Japon seront présentés en avant-programmes.

Salle de 37 places, réservation conseillée au 04 50 23 51 09 ou sur contact@letelepherique.org.

Plein tarif 5,5€, tarif réduit 4,5€. 

Valorisation des collections

La Direction du Patrimoine et des Sites culturels du Département de l'Ain en collaboration avec les Archives départementales de l'Ain, a initié l'exposition "Herbiers, mémoires végétales" qui se tiendra jusqu'au 15 novembre 2023 au musée du Révermont à Val-Revermont. Pour la première fois, les collections d'herbiers des Musées départementaux et des Archives départementales sortent des réserves et sont présentées aux publics. Botanistes amateurs ou éclairés, scientifiques de l'Ain vont nous faire découvrir la classification, les plantes des territoires, mais aussi des aspects sensibles et intimes que nous entretenons avec le végétal. 

Au fil du parcours présentant plus de 150 œuvres, se trouve exposé, devant une fenêtre donnant les jardins du musée, un film des collections de la Cinémathèque des pays de Savoie et de l'Ain et des Archives départementales de l'Ain. On y découvre Jean-Baptiste Touton (1881-1972), botaniste aindinois né à Pont-de-Veyle et décédé à Replonges, dans son espace de travail en 1966. Il présente quelques planches issues de ses nombreux classeurs constituant son herbier et inspecte des plantes au microscope. 

Ce film a été tourné par Raymond Descher, ébéniste et menuisier aindinois qui délaissa son premier métier pour se consacrer à sa passion pour la photographie en ouvrant un studio-photo (Photo Ciné) à Saint-Laurent-sur-Saône (Ain). 

Pour regarder le film, rendez-vous ici sur notre catalogue en ligne. 

Plus d'infirmations contextuelles et pratiques sur l'exposition ici. 

© Collections Cinémathèque des Pays de Savoie et de l'Ain et des Archives départementales de l'Ain, Raymond Descher

Le fonds de l'emblématique auteur savoyard, Joseph Léger, s'agrandit avec le dépôt de 42 nouveaux supports.

Récemment numérisés, ces films et bande sonore impressionnent par leur qualité technique affirmée et par la diversité de leurs contenus : on écoute le discours du Général de Gaulle alors en visite le 26 juin 1960 à Saint-Jean-de-Maurienne à l'occasion du centenaire du rattachement de la Savoie à la France, on découvre une nouvelle version du célèbre film "Maurienne dévastée : les crues de l'Arc" sur les crues de l'Arc de 1957 et les importantes destructions causées, la rénovation de la place Fodoré à Saint-Jean-de-Maurienne de 1969 à 1972, le centenaire de l'entreprise Péchiney, des fêtes populaires à Saint-Jean-de-Maurienne, des courses cyclistes locales... Puis on quitte la vallée de la Maurienne pour voyager, beaucoup et parfois très loin : le Japon, la Suède, la Norvège, le Sahara, la Grèce, l'Italie, la Suisse et le sud de la France. Plusieurs de ses films suivent des parcours en ski de randonnées dans les Alpes suisses, les Alpes pennines ou en Laponie. 

Joseph Léger, photographe à Saint-Jean-de-Maurienne, réaffirme son talent esthétique : les couleurs sont flamboyantes, le contraste du noir et blanc parfaitement maîtrisé, le grain fin et son regard documentaire alterne entre le paysage, les activités humaines agrémentées de moments de poésie visuelle, tels les reflets du soleil sur la mer, une main lançant des confettis, une inscription "de tant de malheureux garde la foi" sur le mur d'une maison en ruine à côté d'un crucifix.

Pour aller plus loin : le portrait réalisateur de Joseph Léger ici

© Collections Cinémathèque des Pays de Savoie et de l'Ain et des Archives départementales de la Savoie, Joseph Léger

Projections au Cine-Laudon - Saint-Jorioz

L’ouvrage "La 13ème Région militaire dans la bataille de France" de Thibaut Coupiac est paru aux Éditions de La Flandonnière.

Au fil de ses investigations ciblées sur l’arrivée et la progression des forces allemandes dans la 13e Région Militaire (Auvergne actuelle, Creuse, Corrèze et Loire) durant les événements de la Bataille de France de 1940, un film des collections de la Cinémathèque des pays de Savoie et de l'Ain vient illustrer celles-ci sous la forme d'un QR Code renvoyant à la vidéo en ligne.

Il s'agit de l'arrivée d’éléments de la division SS-Totenkopf à Charlieu le 19 juin 1940, capturée par Guy Quatrain. Plus tard dans la journée, deux engagements auront lieu au cours de leur progression vers le Rhône : un à Pouilly-sous-Charlieu et un à Vougy, se soldant par l’exécution d’un soldat français en retraite et la destruction de deux ponts.

Thibaut Coupiac a su retranscrire cette période de l'Histoire de manière immersive avec une documentation très riche.

Son livre est disponible sur le site de l'éditeur ici ou sur tous les grands sites (Fnac, Decitre...). 

Pour regarder le film sur notre catalogue en ligne, rendez-vous ici. 

Le 16 août 2023, la 5e édition du Toujours Festival s'est ouverte avec la diffusion d'un avant-programme inédit réalisé par la Cinémathèque des pays de Savoie et de l'Ain à l'occasion du cinéma en plein air "Toujourama" aux jardins du château de Menthon. 

Le montage constitué d'extraits de films de nos collections se concentre sur Menthon et ses environs tout en s'offrant la liberté d'opérer quelques parallèles visuels entre des navigations sur le lac d'Annecy et sur le lac Majeur. Les activités de baignade, de balade sur les rives du lac, de randonnées dans les hauteurs et de deltaplane y sont représentées. En entracte, une fiction familiale, dans laquelle un bébé cheyenne se fait kidnapper par un cowboy, annonce le long métrage qui va suivre : Le Bon, la Brute et le Truand de Sergio Leone. 

Montage à visionner sur notre catalogue en ligne ici.

© Collections Cinémathèque des Pays de Savoie et de l'Ain et des Archives départementales de la Haute-Savoie, ***