Les séances d'octobre

Le documentaire est à l'honneur au mois d'octobre au Téléphérique à travers une sélection de 5 courts et longs métrages documentaires qui, du milieu des années 1940 à la fin des années 1990 offrent une réflexion sur les images d'archives, son utilisation et sa place dans le cinéma en général et le cinéma documentaire en particulier.

Jeudi 5 octobre à 19h : Paris 1900 de Nicole Vedrès, France, 1946, 1h19

Le documentaire retrace la vie à Paris entre 1900 et 1914. Ce film a utilisé de vrais documents d'époque et des extraits de plus de sept cents films d'actualités, de reportages, mais aussi des séquences privées. Le montage et le texte qui accompagne les images ont été appréciés par la critique : ce film est devenu une référence.

« Le cinéma est une machine à retrouver le temps pour mieux le perdre. Paris 1900 marque la naissance de la tragédie proprement cinématographique : celle du Temps ». écrira André Bazin à propos du film dans l’Écran Français en 1947.

Jeudi 12 octobre à 19h : Lettre de Sibérie de Chris Marker, France, 1957, 1h02

Le documentaire montre les plans filmés par Chris Marker en Sibérie, avec des commentaires en voix off. Il passe en revue différents sujets : la vie des gens sur place, la modernisation de la société, les chercheurs d'or, etc. et est ponctué de digressions, comme un dessin animé sur les mammouths, une fausse publicité vantant les mérites des rennes, et une séquence remarquable à Iakoutsk illustrant les interprétations multiples que peuvent donner une voix-off aux mêmes images.
 

Jeudi 19 octobre à 19h : Reprise de Hervé Le Roux, France, 1997, 3h13

Le 10 juin 1968, des étudiants en cinéma filment la reprise du travail aux usines Wonder de Saint-Ouen. Une jeune ouvrière dit qu’elle ne rentrera pas. La recherche de cette femme prend le tour d’une enquête quasi-obsessionnelle. Où est cette femme ? Où allons-nous ? Qu’est devenue Jocelyne ? Et chacun d’entre nous ? Où est passée la classe ouvrière qu’on dit disparue. Reprise, est une enquête-chef d’œuvre, un documentaire modeste et puissant, road-movie en archives-monument : trois heures dans le capitalisme à la papa des années 60 finissantes puis dans celui, néo-libéral, dans lequel on patauge toujours. Et où tout finit comme il se doit : en solde de tout compte.

Jeudi 26 octobre à 19h : Salut les Cubains d'Agnès Varda, France, 1963, 30 min suivi d'Ulysse d'Agnès Varda, France, 1982, 22 min

Salut les Cubains est un court métrage français écrit et réalisé par Agnès Varda et sorti en 1963, d'après des photographies prises entre décembre 1962 et janvier 1963, soit quatre ans après la révolution cubaine.

Ulysse est un documentaire français écrit et réalisé par Agnès Varda en 1982, lauréat du César du meilleur court métrage et présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 1983. Au bord de la mer, une chèvre, un enfant et un homme. C’est une photographie faite par Agnès Varda en 1954. À partir de cette image fixe, le film explore l’imaginaire et le réel...

Salle de 37 places, réservation conseillée au 04 50 23 51 09 ou sur contact@letelepherique.org

Séances gratuites - Entrée libre dans la limite des places disponibles

Valorisation des collections

Dans le cadre de l'exposition temporaire Archives et Emotions aux Archives départementales de la Haute-Savoie, la Cinémathèque a réalisé 6 montages à partir des images de ses collections afin d'illustrer les six émotions présentes dans le parcours. Au gré de l'exposition, les visiteurs découvrent ainsi que la colère, la peur, la tristesse, la honte, la joie, ou encore l’émerveillement peuvent être associés au patrimoine  du Département de la Haute-Savoie.

Les films de famille particulièrement, sont de merveilleux réceptacles d'instants de vie se déroulant dans la sphère intime et donc d'émotions. La présence de la caméra peut également faire surgir des réactions chez ses sujets. 

L'exposition a lieu jusqu'à la fin de l'année 2023 aux Archives départementales de la Haute-Savoie à Annecy. Plus d'informations contextuelles et pratiques ici. 

Si vous n'avez pas la possibilité de vous y rendre, retrouvez les montages ici sur notre catalogue en ligne. 

Les films des auteurs André Célestin Duret et d'André Desjacque nous plonge dans le quotidien d'une commune de Haute-Savoie au cours de la décennie 1950, celle d'Habère-Lullin. Les activités journalières, les événements politiques, religieux, festifs et même militants y sont retranscrits. La familiarité entre les auteurs et les personnes filmées est palpable, laissant s'imprimer sur la pellicule 9,5mm des instants de joie collective. 

Le retour dans le passé est immédiat et enchanteur dès les premières images de la première bobine du fonds : des mulets attelés chargés du déneigement de la voie, traversent le village, passent devant l'église et l'école, un chien ferme le cortège. La carte postale animée d'antan se poursuit : une bataille de boule neige éclot dans la cour de recréation. Nous assistons également à la tournée du facteur vêtu d'une cape noire, à l'inauguration de l'office "Postes, télégraphes et téléphones", à des commémorations, des travaux publics, des balades paroissiales, des courses de ski, une manifestation de paysans, des kermesses... On quitte Habère-Lullin pour rendre visite à un paysan travaillant dans une fruitière à Miribel, pour participer à la fête de la jeunesse rurale à Annecy ou aux processions à Notre-Dame de Salette ou à Boëge.

Ces chroniques sous forme de séquences étaient assemblées dans des bobines de 120 mètres, elles-mêmes numérotées et nommées "Ciné Habère-Lullin". 

Radio-électricien de formation et toujours animé par le désir de transmission, André Duret s'est ensuite fait connaître en mettant au point au début des années 1960 une installation pirate destinée à relayer les émissions de l’ORTF qui ne passaient pas dans cette zone de montagne. La télé locale de la « vallée verte » a résisté aux nombreux rebondissements et démêlés juridiques, et peu à peu, "Dédé" a créé lui-même son canal et produit ses propres émissions. Le film La télé au fond du jardin de Pierre Beccu lui rend hommage. Quant à André Desjacque, il a aujourd'hui 99 ans est toujours habitant de la commune. 

Pour regarder les 7 films du fonds, rendez-vous ici sur notre catalogue en ligne. 

© Collections Cinémathèque des Pays de Savoie et de l'Ain et des Archives départementales de la Haute-Savoie, André Célestin Duret et André Desjacque, Nettoyage du mobilier et des décorations de l'église, 1950

L'équipe de la Cinémathèque est heureuse de vous annoncer que la salle de cinéma est maintenant équipée d'un projecteur 16 mm sonore en état de marche. Des films de nos collections ou autres joyeusetés pourront alors être projetés en avant-programme ! 

En novembre, se déroulera le cycle de projection Barbara Hammer, découverte du travail documentaire et expérimental avec le soutien de la Cinémathèque du Documentaire. Les films programmés feront alors l'objet de projections argentiques. 

Alors que la coupe du monde de rugby 2023 bat son plein assurant son lot d'émois et de rebondissements, venez découvrir un reportage du match de 1926 où s'affrontent la sélection lyonnaise et l'équipe des Māori de Nouvelle-Zélande ! Les Maoris se livrent à la danse chantée du haka. L'expression de hargne de l'homme au premier rang est impressionnante. 

A visionner sur notre catalogue en ligne ici.

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