« Si vous n’aimez pas la mort, la solitude, l’incommunicabilité, le sexe conçu comme un remède à l’amour, la destruction et surtout : “si vous n’aimez pas qu’une œuvre d’art vous parle de ce que vous n’aimez pas”, alors vous n’aimerez pas les films de Lars von Trier. Pourquoi ? Parce que leur objectif a toujours été de rendre votre vie plus difficile, vos blessures plus douloureuses, vos opinions moins évidentes, vos sentiments moins purs qu’ils n’en ont l’air. Mais aussi votre cœur plus profond, votre état mental plus friable, votre empathie plus développée. »
Pacôme Thiellement, Cahiers du Cinéma, février 2014
Jeudi 3 août à 19h : Europa de Lars von Trier, Danemark, Suède, France, Allemagne, Suisse, 1991, 1h53
Leopold Kessler, Américain d'origine allemande, débarque à Francfort en 1945, dans une Allemagne ravagée par les bombardements alliés. Grâce à son oncle allemand, il décroche un emploi de contrôleur des wagons-lits dans la compagnie ferroviaire Zentropa. Autour de lui, les blessures de la guerre tardent à se refermer et c'est dans ce climat délétère qu'il rencontre Katharina, la fille du dirigeant de Zentropa.
Il s'agit du troisième volet de la trilogie de l'Europe après Element of Crime et Epidemic.
Jeudi 10 août à 19h : Manderlay de Lars von Trier, Danemark, 2005, 2h19
Grace et son équipe de gangsters arrivent devant la plantation de Manderlay où l'esclavage n'a pas été aboli. Révoltée, Grace décide d'utiliser le pouvoir de persuasion des gangsters de son père pour faire comprendre à tous l'horreur de l'esclavage.
Ce film est la suite de Dogville, tourné avec la même idée d'un plateau au décor minimal. C'est le deuxième épisode de la trilogie USA - Land of opportunity.
Jeudi 17 août à 19h : Melancholia de Lars von Trier, Danemark, Suède, France, Allemagne, Italie, Espagne, 2011, 2h10
Justine vit l'un des plus beaux moments de sa vie. Tout a été fait pour que son mariage soit une réussite : le cadre tout d'abord, une immense demeure entourée d'un parc que des illuminations viendront embellir, les invités ensuite, la famille et les amis du couple. La fête bat son plein. Pourtant, la nuit venue, Justine se sent lentement envahie par des doutes sans fondement, un vague à l'âme, une mélancolie étrange. Parallèlement, avec son télescope, un enfant découvre un corps céleste inconnu dans l'espace. Une planète massive, dont la route pourrait croiser celle de la Terre. Au fur et à mesure que la planète s'approche, le moral de Justine se dégrade. Sa sœur, au tempérament opposé, essaie de la raisonner...
C'est une histoire qui commence par la fin : la fin du monde. Cinq minutes d'ouverture, sur les notes de Tristan et Isolde, pendant lesquelles Lars von Trier présente les motifs du récit avec une puissance symbolique rare. Ces cinq minutes lancent, en majesté, une des œuvres les plus accomplies du cinéaste danois.
Jeudi 24 août à 19h : Epidemic de Lars von Trier, Danemark, 1987, 1h46
Lars et Niels sont scénaristes. Leur dernière production Le Commissaire et la putain vient malheureusement d'être victime d'un bug sur l'ordinateur ; ils doivent donc intégralement reprendre leur travail. Finalement, plutôt que de chercher en vain à reconstituer l'histoire, les deux auteurs décident d'écrire un nouveau scénario : Epidemic. Il s'agira de plonger dans l'horreur d'une épidémie qui menace la civilisation. L'intrigue avance autour d'un jeune médecin qui décide de quitter la ville protégée de la maladie pour s'aventurer dans la zone contaminée.
Cette histoire est une métaphore, elle critique le développement du capitalisme qui se propage tel un virus. Le jeune médecin qui doit soigner les malades propage à son insu le virus, tel ce film qui pour critiquer le système capitaliste n'a pas d'autre choix que d'adopter une démarche capitaliste (promotion du film et diffusion) et par conséquent ne fait que le renforcer.
Ce film est le deuxième volet de la trilogie de l’Europe entre Element of Crime et Europa.
Nous tenons à vous signaler l’augmentation à compter du 1er septembre des tarifs des billets de cinéma, votés lors du Conseil d’administration du Centre Départemental de Promotion du Cinéma.
À compter de cette date, le plein tarif passe à 5,5 € et le tarif réduit à 4,5 €.
Programmation hors les murs
Cinéma en plein air à Veyrier-du-Lac
Vendredi 4 août à 21h : Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre d’Alain Chabat, France, 2002, 1h52
En partenariat avec la commune de Veyrier-du-Lac, la Cinémathèque des Pays de Savoie et de l’Ain déménage le temps d’une soirée sur la Plage de la Brune à Veyrier-du-Lac pour vous présenter le film culte d’Alain Chabat, en plein air !
Poursuite du dispositif "Le fonds Monnet : un trésor pour tous"
Vendredi 28 juillet dernier, dans la salle des fêtes de Bellecombe-en-Bauges s'est déroulé un atelier de documentation participative.
Les habitants de longue date de la commune ont ainsi révélé au grand jour les prouesses de leurs mémoires : personnes, lieux, événements locaux des années 1950 à 1970 ont été identifiés parfois instinctivement, parfois sous la forme de réflexions collectives, de débats, d'exclamations.
Pierre Beccu, qui cumule le statut de bellecombais, réalisateur et un des fondateurs de la Cinémathèque, a enregistré les témoignages.
Les films projetés sont issus du dernier lot numérisé par la Cinémathèque au cours du mois de juillet.
Déposant emblématique de la Cinémathèque, la salle de restauration des films porte son nom au 4e étage, plus besoin de présenter ce « Rumillien de cœur » qui s’était établi en 1948 en tant que photographe dans cette ville de Haute-Savoie. Son goût pour la photographie et le cinéma nous donne alors l’opportunité de voir de très belles images, très bien filmées, on sent la patte du professionnel sur la qualité des enregistrements, parfois sonores !
Henry Tracol nous offre alors plusieurs thèmes dont le sport avec les courses cyclistes qu’il filme, à la manière des caméraman du Tour de France depuis une voiture en caméra embarquée, au plus près des cyclistes. De quoi nous faire vivre le Critérium des années 1960 comme si nous y étions.
Les matchs de rugby sont également intenses, coupant avec des plans sur les spectateurs, puis revenant à l’action sur le terrain.
Henry Tracol aimant le théâtre, il sait incorporer quelques mises en scènes d’humour lors d’un concours de pêche avec l’aide de complices de sa troupe de théâtre « Les Gars de la Rampe ».
Son cercle d’amis par ailleurs fait plusieurs sorties entre « Frères ». Ainsi partent-ils vagabonder dans le Vercors, dans le Jura, au col du petit Saint Bernard, puis à Bâle, avec des images qui respirent la camaraderie, partageant le pique-nique à la bonne franquette et débouchant des bouteilles de vins avant la sieste à l’ombre d’un arbre.
En tant que bon Rumillien, Henry Tracol nous donne à voir sa ville avec plusieurs images du centre, tantôt en été, tantôt recouvert d’une épaisse couche de neige. Le Zoo Circus s’installe en ville, Tracol nous filme l’élévation du chapiteau. Il nous donne aussi l’opportunité de rentrer dans l’usine de lait Mont-Blanc avec la sortie des ouvriers et des ouvrières !
Autrement plus intime, la vie de la grande famille Tracol, qui filme ses enfants grandir, de leurs premiers pas jusqu’à ce qu’ils aident à la boutique. Nous suivons la construction de sa maison et les mariages tout comme les vacances en famille dans le Sud de la France. Des scènes touchantes qui retranscrivent un esprit de famille saisissant.
Le fonds Tracol est de très bonne qualité pour qui souhaite observer de nouvelles publications de ce réalisateur ou observer la vie à Rumilly des années 1950 à 1980.
Parmi les fonds d'auteurs amateurs, se glisse un nombre considérable de films de voyages ; telle la caméra s'invitant dans les valises, embarquant ou décollant, mais enregistrant toujours ses souvenirs sur pellicule ou bande magnétique.
En plus de constituer une merveilleuse fenêtre permettant d'entrevoir les paysages, l'architecture, l'ambiance et la population d'un territoire à un instant T, ces films tournés aux quatre coins du monde sont des révélateurs sociologiques quant à la pratique du tourisme par les habitants de la Savoie, de la Haute-Savoie et de l'Ain : quelles étaient les destinations les plus fréquentées au cours d'une période ? Que filmait-on ? Avec quel regard ?
Si les films les plus anciens sont tournés par de grands voyageurs que l'on pourrait aussi qualifiés d'explorateurs (au Maroc, Algérie, royaume de Yougoslavie, Portugal, Inde, Etats-Unis...), les années 1960 témoignent d'un véritable essor du tourisme international. Les destinations les plus courantes étant l'Espagne, l'Italie et évidemment la Suisse, s'expliquant aisément par la proximité géographique avec notre territoire.
Partez vous-aussi en voyage avec les collections de la Cinémathèque des pays de Savoie et de l'Ain avec cette nouvelle thématique !
L'auteur, Auguste Mege, a 20 ans et passe ses vacances comme tous les étés, à Majorque d'où est originaire sa famille maternelle. Sur ces images de vacances entre la ville de Soller et la presqu’île de Formentor, au milieu des corridas et de la pêche au harpon, nous devinons toutefois la présence du régime franquiste à travers des bateaux militaires amarrés sur les bords de plages.
Ce film fait partie des derniers films numérisés par la Cinémathèque des Pays de Savoie et de l'Ain.
Auguste Mege est un déposant bien connu de la Cinémathèque, il a déposé de nombreux appareils cinématographiques et sonores au cours de ces dernières années et nous le remercions chaleureusement pour sa confiance !
Cinémathèque des Pays de Savoie et de l'Ain
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