Ce documentaire a été réalisé en 1953 dans l'Ain pour la Jeunesse Agricole Catholique. Dans une première partie, il présente le département à travers ses spécificités géographiques, son économie rurale et touristique. Il insiste ensuite sur l'arrivée du progrès technique et les bouleversements que celui-ci engendre dans le mode de vie des populations rurales. Parmi ceux-ci, la baisse de la pratique religieuse chrétienne, ce que le propos du film tend à changer : modernité et christianisme allant de paire pour "qui ceux ne voulant pas laisser l'évolution du monde asservir les corps et étouffer les âmes".
Une seconde partie montre la Fête des Pays de l'Ain du 17 mai 1953 à Bourg-En Bresse lors de laquelle se déroule une série d'animations : jeux, danses locales en sabots, acrobaties, spectacle de ballet du réseau sportif féminin. La fête célèbre la modernité et illustre la volonté des ruraux de l'Ain de "bâtir meilleur" et de tirer profit du progrès technique sans se laisser dominer. Elle a été initié par l'Action Catholique Rurale qui a parallèlement mené au cours de l'hiver précédent une enquête sur les évolutions techniques et sociales apparues dans les vies des communautés de chaque région.

À 32:28 est filmé un rapport d'enquêtes rédigé par le Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne entre 1952 et 1953 pour permettre selon la voix off "de connaitre le monde dans lequel on vit pour le faire évoluer, discerner le bien et le mal de l'évolution".
L'Enquête n°1 Population et métiers révèle l'exode rural, la diminution de moitié des exploitations agricoles, ce qui a pour conséquences l'irruption de ruines dans le paysage.
L'Enquête n°2 Conditions matérielles de vie des familles met en exergue certains problèmes : lieux de vie trop petits pour accueillir certaines familles nombreuses, manque d'eau courante. On voit une jeune fille qui tire au puit l'eau pour les besoins quotidiens de sa famille et du bétail. Si la fontaine publique marque un progrès, la cuisine équipée d'un évier est présenté comme une nécessité.
L'enquête n°4 sur les institutions du monde rural indique une nette évolution sociale, notamment grâce à la naissance des groupements familiaux. Une famille se trouve dans un jardin, une femme et un enfant lavent du linge dans un sot. On voit ensuite la maison familiale de Pont-de-Veyle.
L'enquête n°5 Loisir et mentalité des jeunes montre que si les activités de cinéma et de baignade progressent et sont majoritaires, les clubs de sport et de musiques peinent à se développer. Une jeune fille sort d'un magasin de tabac presse, avec un magazine à la main. L'enquête révèle aussi "l'emprise de la presse du coeur sur la jeunesse". Elle se met à lire assise sur une fontaine : "adieu le réel, mademoiselle embarque pour le monde des rêves et du mensonge". Une scène où une jeune fille fait une pause dans sa course à vélo pour feuilleter son magazine montre l'attrait pour l'horoscope afin de tenter de connaître sa destinée.
L'Enqûete n°6 La formation professionnelle et ménagère devient une nécessité : "une bonne maîtresse de maison ne s'improvise pas". Dans la maison familiale de Fitignieu, les animatrices dispensent des cours de couture. Des jeunes filles cousent avec une machine à coudre Singer ou à la main devant la maison. À 38:18, on assiste à un cours de cuisine ; la décoration d'un gâteau.
Tandis qu'au centre d'apprentissage d'Ambérieux, les jeunes hommes apprennent à utiliser le bois et le fer et que la SNCF forme elle-même ces mécaniciens. L'électrification des voix entraînera la suppression de cette école d'apprentis.
Des jeunes filles prennent des cours de dactylo-comptable sur des machines à écrire.
L'Enquête n°7 montre que l'évolution technique et sociale entraîne une nette évolution religieuse : baisse de la fréquentation durant la messe, diminution des curés qui doivent alors assurer l'activité de plusieurs paroisses, certaines populations pratiquent très peu leur devoir pascal, c'est-à-dire manquent de communier durant Pâques, "l'église devient le témoin d'un passé révolu". La voix off parle de la nécessité de rechristianiser la population pour bâtir un monde à la fois plus humain et plus moderne.
40:45 Durant la messe du 17 mai dans un stade regroupant les différentes populations rurales ainoises ayant fait l'objet des enquêtes, des enfants défilent avec des maquettes de maisons, des jeunes filles tiennent un réchaud, une machine à écrire, des hommes une machine à traire, un tracteur miniature, une maquette de système de conduction d'eau, une pièce mécanique valorisée telle un trophée, tout autant de symboles à l'effigie de la modernité. Des pancartes "Voyages" et "sports" sont tenues.
L'Evêque ferme la marche.
Plusieurs générations de femmes et d'hommes mangent l'eucharistie.
Une femme travaille avec une presse dans une usine, un homme laboure la terre sur son tracteur.
Une rangée de jeunes filles en robes blanches, se tenant par les épaules avancent sur une route bordée d'arbres offrant une dernière séquence très belle à ce film.

1953 précisément

Pays de Gex (01), Ain (01), Arbigny (01), Artemare (01), Bellegarde-sur-Valserine (01), Belley (01), Bourg-en-Bresse (01), Cerdon (01), Champdor-Corcelles (01), Gex (01), Hauteville-Lompnes (01), Injoux-Génissiat (01), Lompnieu (01), Montrevel-en-Bresse (01), Nantua (01), Oyonnax (01), Pont-de-Vaux (01), Saint-Genis-Pouilly (01), Saint-Julien-sur-Reyssouze (01), Saint-Rambert-en-Bugey (01), Tenay (01)

Vie quotidienne

Commémoration, Religion, Ruralité, Vie du village, Usine (bâtiment), Fête, 1939-1945 Seconde Guerre mondiale, Barrage

Film 16 mm

Noir & Blanc

Sonore

00:46:35

0189--0001