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« La possibilité m'est donné ici, à l'occasion de mon départ de la Cinémathèque, de remercier très sincèrement toutes celles et tous ceux qui m'ont accordé leur confiance pendant près de 18 ans.
Avant tout, bien évidemment, les cinéastes, les amateurs, les passionnés qui nous ont confié leurs images, leurs films ; vous êtes aujourd'hui plusieurs centaines.
Je crois connaître la difficulté que cela a été, pour certains, de laisser à d'autres, de transmettre une part de sa vie de famille, de son identité, de son intimité, impressionnée sur la pellicule.
Votre geste généreux, altruiste, a contribué, et contribuera encore, à nourrir notre mémoire collective. Notre Cinémathèque a été créée pour cela.
Et bien sûr tous les administrateurs, les bénévoles et les élus de cette association qui ont été confronté régulièrement à des décisions difficiles ; trouver l'équilibre financier, notamment, de cette petite entreprise, nécessite une vraie ténacité.
Soyez rassurés, l'histoire de notre Cinémathèque continue ; qu'elle sache garder les mêmes valeurs humaines qui ont fait sa réussite ; parmi celles-ci une qualité des rapports humains basée sur le partage, une confiance réciproque et une certaine complicité ; afin de poursuivre encore ce travail sur notre mémoire retrouvée. »
Marc Rougerie
Marc Rougerie a décidé de quitter ses fonctions à la Cinémathèque des Pays de Savoie et de l'Ain (CPSA), où il avait en charge ce que nous appelons la collecte et la valorisation des images. Ce sont en fait les deux missions originales et cardinales de notre association : aller à la rencontre des déposants et recueillir, avec leurs films, la mémoire de ces moments fixés sur la pellicule ; et puis, après les opérations de sauvegarde et de documentation, en restituer la richesse dans des montages présentés aussi bien dans les pays de Savoie ou de l'Ain que dans des manifestations hors départements.
Marc fait partie des fondateurs de la Cinémathèque, de ceux qui en 1999, avec la découverte du fonds Kinsmen à Seyssel, ont constaté la déshérence totale de ce patrimoine de films « inédits » et se sont engagés dans la création de ce qui est devenu notre petite entreprise. Il en est devenu le permanent : à ses capacités techniques de réalisateur de films documentaires, il a ajouté la passion de la rencontre de ces femmes et de ces hommes eux aussi réalisateurs. Le résultat de ce travail effectué sans relâche c'est un fonds de films considérable qui place notre Cinémathèque parmi les plus avancée dans cette tâche de recueil de la mémoire filmée.
En même temps, il fallait construire l'outil permettant toutes ces tâches, développer l'association. Avec les bénévoles qui depuis 17 ans accompagnent ce développement, il a fallu trouver des locaux, des Archives départementales au Téléphérique il y a maintenant deux ans, constituer une équipe de professionnels, cinq à l'heure actuelle, rassembler des moyens techniques et financiers, trouver et convaincre des partenaires. Marc a été de tous ces engagements, et ce ne fut pas toujours un parcours sans obstacles.
Aujourd'hui la Cinémathèque reste une affaire de passion des films « inédits », mais elle est devenue une petite entreprise, avec son rythme, ses exigences, la pression du lendemain. Marc a choisi de se retirer de ce qui reste pour une bonne part son œuvre. Ses raisons lui appartiennent, mais il nous laisse toutes ces images auxquelles il a redonné vie et sens.
Salut Marc! A tout bientôt ? »
Philippe Callé, Vice président de la CPSA
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