Introduction

Les mots du poète pour qualifier la caméra portative adressée à l’amateur évoquent un cinéma léger, libéré des contraintes et des pesanteurs – techniques, économiques, corporatives – de la production professionnelle de films. Si le cinéma amateur a longtemps été tenté par l’utopie du cinéaste libre tel que l’appelait de ses vœux Jean Cocteau, il est aussi une technique qui a permis le déploiement de multiples usages, allant de l’intimité du film de famille à l’aventure du film d’exploration, sans oublier la créativité du film expérimental.

 

Beaucoup d’amateurs en cinéma ont usé de cette sorte de caméras dans la simplicité de l’enregistrement de moments, exceptionnels ou quotidiens, de leur vie. Par le truchement de leur caméra, ces amateurs ont aussi exprimé leur regard et les sentiments qu’ils portaient aux êtres et aux choses. D’autres, poussés par le désir de créer, ont cherché dans un plaisir de la découverte technique l’expressivité de ces caméras, et ce, jusqu’à faire œuvre artistique. Ils se sont plu à explorer la caméra jusqu’en sa mécanique intérieure pour formuler de nouvelles propositions visuelles.
 

" Léger, peu encombrant et facilement maniable, l'appareil permet d'oublier la mécanique qui est enfermée à l'intérieur et de ne penser qu'aux images. Jean Cocteau, 1948

 

Issus d’une firme suisse qui a érigé en valeurs la précision et l’endurance de la machine, les appareils Bolex sont associés à une versatilité, une capacité d’adaptation qui a attiré nombre d’amateurs à l’exercice du cinéma. En même temps, ces appareils ont assurément contribué à élargir les horizons du cinéma, à étendre démesurément le champ du filmable, et à rendre les images animées toujours plus familières.