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Claude Bataille, à la fondation de la Cinémathèque
Texte de Philippe Callé. © Didier Devos
Claude Bataille, qui vient de nous quitter à l’âge de 76 ans, était l’un des six membres fondateurs de la Cinémathèque des Pays de Savoie et de l’Ain en 1999. Retracer rapidement son rôle à l’origine de notre association, c’est faire le portrait d’un fou de cinéma, d’un animateur hors pair, en même temps qu’un modeste « mécano ». Nous y reviendrons plus loin.
Animateur, il l’était professionnellement en tant que directeur de Maison des Jeunes et de la Culture depuis 1976 (jusqu’en 1991), et en particulier de la MJC des Teppes à Annecy, la Maison de l’Enfance. Entouré d’une équipe d’animateurs, de parents et de bénévoles, il va donner à cette association une orientation culturelle forte, avec le souci de permettre aux enfants d’accéder à des pratiques diversifiées, mais avec une exigence de qualité : expositions d’art contemporain, interventions d’artistes reconnus, ateliers de pratique, les enfants accédaient de plain-pied au monde de l’art. Mais surtout, Claude va faire de la petite salle en gradin la première salle de cinéma de France classée « Art et essai pour l’enfance ». Et la Maison de l’enfance va être impliquée dans toutes les manifestations cinématographiques à Annecy, en particulier le cinéma d’animation. Michel Ocelot, Jiri Trnka, entre autres, sont présents aux Teppes.
La rencontre avec d’autres passionnés se fait à la Maison de l’Enfance, lors du tournage du film « Images en herbe » en mai 1990 : Gérard Segal et Marc Rougerie, Jean François Camus, René Richoux et Marion, autour de l’initiation des enfants à la technique du film d’animation, avec le concours de la classe cinéma et audiovisuel » du lycée Gabriel Fauré. Claude tient la caisse pour délivrer les billets…Puis en 1994 le projet d’un lieu dédié au cinéma documentaire réunit à nouveau Marc et Gérard Segal, Jean François Camus et Claude Bataille, mais hélas avec un échec douloureux dû à un désaccord profond avec le promoteur.
En 1998, Marc sollicite Claude pour organiser la première projection des films du curé Dunoyer à Marigny Saint Marcel, et les talents de mécano de Claude ne sont pas de trop pour assurer la projection (Ces films forment le premier épisode du Feuilleton d’une mémoire heureuse). C’est en 1998 aussi que le fonds Kinsmen à Seyssel (Ain), retrouvé par Sylvie Bourcy (membre fondatrice de la Cinémathèque), et signalé par Jean François Camus, mobilise à nouveau la petite équipe sensibilisée depuis Marigny Saint Marcel. Le même été, encouragés par Jean François, Claude et Marc font le voyage à Brest pour visiter la Cinémathèque de Bretagne, la première consacrée aux films inédits. La graine est semée qui va germer pour aboutir en juin 1999 à la création de la Cinémathèque des Pays de Savoie par l’équipe des six fondateurs, rapidement élargie. A l’automne les premiers films du fonds Kinsmen sont projetés aux Ateliers de la Poudrière à Seyssel à l’occasion des Journées du Patrimoine. Claude va jouer le rôle de projectionniste et participer à la collecte de films, et d’appareils : les Déserts (Eugène Bouvard et le projecteur 35mm fabriqué maison), Ugine, et d’autres encore, avec Marc et Michel Najar, autre membre fondateur.
Par la suite Claude ne sera jamais loin de la Cinémathèque, et de ses appareils…Présents lors de certaine AG pour une petite démonstration d’images animées à l’ancienne, toujours intéressé par les films, il consacre temps et énergie, avec sa fille Sophie, à développer Praximage, une proposition d’intervention sur l’histoire du cinéma d’animation, du pré-cinéma, de la lanterne magique, avec toujours une démarche active : voir, manipuler, faire soi-même, principalement en direction des enfants. Et il apportera encore une large contribution à l’exposition de la Cinémathèque en 2020, Les appareils s’exposent.
Gardons présente à l’esprit cette photo de Claude, avec sa lanterne magique, devant un public de lycéens, probablement ceux de Michel Najar.
Philippe Callé
Avec le concours de Sophie Bataille, Denis Bepoix et Marc Rougerie. Et la référence aux articles de Jean François Camus, Marc Rougerie et René Richoux dans le bulletin n°10 de la Cinémathèque des Pays de Savoie et de l’Ain.
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