Collection Pierre Chantier

Pierre Chantier

Pierre Chantier est né à Troyes en 1907, sa femme, Jeanine, est née à Eu en Normandie en 1911. Le couple et leurs quatre enfants vivent en Val d'Oise à Enghien-Les-Bains et à Montmorency.

Pierre travaille en tant que Directeur technico commercial pour la société DUCO (peintures pour les carrosseries de voitures) à Stains en Seine-Saint-Denis. Très doué, autodidacte, il aurait rêvé de faire l'école des Arts et Métiers. Il est reconnu ingénieur chimiste durant la Seconde Guerre mondiale. Mobilisé au début de la guerre il est ensuite réformé à cause d’un problème de santé.

Pierre ne se sépare jamais de sa caméra qu’il utilise en toutes occasions, il faut tout filmer! Il monte ensuite ses films, les ponctue de cartons réalisés avec des lettres placées sur du feutre, enregistre ses commentaires sur une bande son à part. Il écrit ses idées de mise en scène et de montage dans un carnet. Il est membre d'un caméra club, l'A.C.E.M, l'Audiovisuel Club d'Enghien - Montmorency. Il présente lors d'un concours un de ses films sur Chamonix sonorisé de musique classique et commenté pour lequel il reçoit un prix prestigieux. Personnage haut en couleurs et charismatique, il prend un réel plaisir à animer et commenter ses projections familiales en jouant la comédie.

Lors de sa première visite dans les Alpes, il tombe sous le charme de la région de Chamonix. La famille y passera ensuite chaque été, en location au Lavancher ou chez des amis, puis dans le chalet construit en 1955 au village Les Bois. Année après année ils partent à la découverte de la vallée de Chamonix et de ses environs: la mer de Glace qu’ils rejoignent avec le train de Montenvers, l’Aiguille du Midi, le Brévent, le lac Blanc, le lac Cornu, etc. Si ses enfants rêvent parfois de vacances à la mer, Pierre lui ne se voit pas ailleurs. Il pratique l'alpinisme qui devient une véritable passion. Il fait l'ascension de nombreux sommets: l’aiguille du Tour, le col du Géant, le col de Voza, l’aiguille du Plan, le refuge des Grands Mulets et le Mont-Blanc avec son ami guide Franchino. Il emmène parfois avec lui sa femme puis sa fille aînée Josette. Son matériel de cinéma, lui, l’accompagne dans chacune de ses expéditions, malgré les difficultés que cela représente en montagne. Il filme chacune de ses expéditions et les met parfois en scène: la préparation de l’itinéraire, le départ de la maison, l’arrivée au sommet.

Sur les 85 films que compte le Fonds Chantier, une part importante concerne la Haute-Savoie: la région de Chamonix essentiellement mais aussi le tour du lac d'Annecy, Veyrier-du-Lac et Menthon Saint-Bernard. Les autres films retracent la vie quotidienne à Enghien-les-Bains, les événements familiaux, les vacances et les excursions à travers la France, l'Italie et la Suisse. Pierre aime filmer sa femme et ses enfants, il réalise de nombreux et beaux portraits.

Pierre tourne en 8mm et 16mm, tout au long de sa vie sans interruption. On trouve dans ses films des images rares de la période 1939-1945. Bien qu’à première vue la seconde guerre ne semble pas perturber le déroulement de ses films de famille, surgissent parfois entre deux séquences de bonheur familial des images qui nous ramènent à la réalité de l’époque: des femmes tondues trainées sur la place publique, des soldats en route pour la drôle de guerre, la foule en liesse pendant la Libération à Enghien-les-Bains et Paris.

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Caméra

Appareil de prise de vues destiné à enregistrer ou à transmettre des images successives afin de restituer l’impression de mouvement. La spécificité du cinéma amateur est d’utiliser des caméras de formats réduits, argentique ou vidéo, qui sont des caméras légères, facilement transportables et peu onéreuses. La Cinémathèque est riche d’une collection de 86 caméras tous formats de la fin des années 1920 aux années 2000.

Glacier

Accumulation de glace qui se forme par le tassement de couches de neige accumulées. Pierre Chantier, passionné d’alpinisme, a gravi et parcouru de nombreux glaciers du Massif du Mont-Blanc emportant avec lui sa caméra. Les films des cinéastes amateurs des années 30-40 nous mettent face à la difficulté de tels parcours en altitude et à l’intrépidité qu’il fallait mobiliser. L’équipement textile est sommaire, le matériel technique se développe seulement (mousquetons, pitons, chaussures à semelle en caoutchouc), mais la sécurité n’est pas optimale. De minces connaissances du milieu exposent à des risques comme celui de tomber dans des crevasses. Emporter son matériel cinématographique encombrant complique encore plus ardemment la tâche mais les cinéastes passionnés ne rechignent pas devant la difficulté.

Pierre Chantier, l'amoureux des cimes