Collection Paul Epelly

Paul Epelly

Paul Epelly (1904-1978) est né à Caluire-et-Cuire (69). Il épouse en 1926 Charlotte Kopp, fille de commerçants de Bourg-en-Bresse (corsetier rue Notre-Dame). Ils auront cinq enfants. Négociant en soieries à Lyon, il travaille à l’export pour l’entreprise « Velours et Peluches ». Il prospecte de nouveaux marchés en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Afrique subsaharienne et aux Indes dès les années 1930.

En 1939, il pressent l’arrivée de la guerre, décide de quitter l’appartement de Lyon et installe sa famille à Parcieux, à côté de Trévoux, dans l’Ain, où la vie est plus sûre et le ravitaillement moins problématique. Jardinage et pêche dans la Saône permettront de nourrir la famille. Malgré la guerre, ses films témoignent des joies simples de sa famille. En 1944, il filme les ponts de Lyon écroulés et également l’arrestation de prisonniers allemands lors de la Libération de Trévoux.

Après la guerre, Paul Epelly crée avec deux associés l’entreprise « Les Tissages de Pusignan » et poursuit ses voyages, toujours accompagné de sa caméra. Il travaille notamment avec l’Algérie avant son Indépendance.

Il filme les inondations de 1955 à Lyon et dans la vallée de la Saône et, en 1956, à Lyon, une scène remarquable du lac du parc de la Tête d’Or gelé où patine toute une joyeuse foule. Il nous laisse aussi de belles images de pêcheurs sur le lac du Bourget en 1938 ainsi que des séances de ski au démarrage des stations de Savoie et Haute-Savoie.

La collection de films de Paul Epelly est composée de 69 bobinots 8mm tournés de 1938 à 1969. La plupart des scènes sont courtes, dans un soucis d'économie puisque les pellicules étaient rares et chères, mais peut-être aussi car Paul Epelly était un homme peu bavard qui ciblait l’essentiel.

Une de ses petites filles, Catherine Epelly, grâce à qui ses films ont pu être sauvés, est documentariste. Les prises de vues de son grand-père illustrent le film intergénérationnel qu’elle a réalisé à la demande de la mairie de Parcieux : « Tu avais 10 ans en 1940, raconte-moi ». Ce documentaire a eu le prix du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé. Pour le visionner c'est ici ! Merci à Marie-Nöelle Epelly pour sa contribution à ce portrait.

Retrouvez tous les films en ligne de Paul Epelly ici !

Point de vue

Rares sont les cinéastes amateurs qui filment à hauteur d'enfants. Les filmer qui jouent au milieu des herbes hautes, en posant un genou à terre permet de révéler le sol et ses trésors. Finalement le terrain de jeu des enfants devient un pays mystérieux que leurs yeux peuplent d'histoires imaginaires. Plan horizontal, focale 50 mm : les enfants ne lèvent plus le nez.

Enfance

Première période de la vie humaine de la naissance à l'adolescence, l'enfance est peut-être la raison première de l'achat d'une caméra par un amateur. Nombreux sont ceux qui passent derrière le viseur pour capturer les premiers pas de leur enfant. Spontanément, ou à la demande du réalisateur, les enfants sont des comédiens hors paire et donnent au cinéma amateur un aspect ludique qui permet peut-être au réalisateur un retour en enfance le temps du tournage.

Paul Epelly, filmer l'enfance