Le Home Movie Day à la Cinémathèque

Samedi 21 octobre à 19h à la Cinémathèque des Pays de Savoie et de l’Ain, dans le cadre du Home Movie Day, et de l’exposition La machine Bolex, les horizons amateurs du cinéma, nous vous proposons une soirée-conférence autour de deux sujets :

 

Le « spectacle complet chez soi » selon Bolex. Cinéma, machines parlantes et techniques du synchronisme autour de 1930, présenté par Stéphane Tralongo, Université de Lausanne.

Au moment où le son s’impose dans les salles, le projet d’un « cinéma sonore chez soi » peut encore sembler pour beaucoup une ambition utopique. Pourtant, tout porte à croire que l’idée d’un synchronisme domestique devient, dès le début des années 1930, un objectif à atteindre au plus tôt. Livres, revues et articles encouragent en effet les « amateurs » à réaliser de précoces alliances du cinéma et du gramophone. S’ingéniant aussi à relier les machines entre elles, des fabricants d’appareils tels que la firme suisse Paillard leur proposent des installations prêtes à intégrer le home. Cette communication souhaite défricher l’univers sonore de l’amateur, en montrant qu’il paraît gouverné, dans sa période pionnière, par une logique de l’agrégation et du couplage.

Stéphane Tralongo est Premier assistant et chargé de cours à la Section d’histoire et esthétique de l’Université de Lausanne.

 

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«  Les films d’exploration des frères Omidvar et la professionnalisation du cinéaste amateur  », présenté par Nicolas Dulac, Université de Montréal.

En 1954, deux frères iraniens enfourchent leur moto et se lancent dans une longue expédition de dix ans qui les mènera aux quatre coins de la planète. Leur intention est double : introduire le monde à la culture et à l’histoire perses, tout en étudiant les sociétés les plus reculées de la planète. Sans expérience du cinéma, Issa et Abdullah Omidvar achèteront en route une caméra Bolex H16 et tourneront quelque 17 heures de film, qui retracent leurs séjours au sein de différentes communautés. Fidèles au slogan inscrit sur l’une des motocyclettes – « Tous différents, tous parents » – les Omidvar adoptent une approche réminiscente du film de famille, qui cherche moins à dépeindre les autochtones comme un « autre inaccessible », tel que le voulait la tradition de l’époque, qu’à les humaniser en les filmant dans leur quotidien. Le remontage des films et l’ajout d’un commentaire dans les années 1960 semblent pourtant saper ce caractère rassembleur au profit d’un discours ethnographique beaucoup plus conventionnel. À l’aide de cet exemple unique et méconnu, cette communication souhaite examiner la tension inhérente qui existe entre la pratique amateur et professionnelle, en comparant entre autres les modes de représentation propres aux films de famille et aux films ethnographiques.

Nicolas Dulac est doctorant en cotutelle à l’Université de Lausanne et à l’Université de Montréal, où il est également chargé de cours. Il participe au projet FNS « Histoire des machines et archéologie des pratiques : Bolex et le cinéma amateur en Suisse » et agit à titre de conseiller scientifique au sein du Partenariat international Technès.

 

Durée 1h environ - Entrée libre - 37 places - réservation conseillée au 04 50 23 51 09 ou à contact@letelepherique.org